I) Historique de l'acupuncture

A) L’acupuncture en Chine :

 

L'acupuncture, est une médecine non conventionnelle, restauratrice et préventive. Elle est une branche de la médecine traditionnelle chinoise créée il y a environ 5000 ans. Certaines découvertes archéologiques pourraient faire remonter sa création à l'âge de pierre, mais les premiers écrits relatifs à cette pratique datent d'environ 2600 ans avec le Huangdi Nei jing ( le plus ancien ouvrage de médecine chinoise traditionnelle) qui est comme une bible pour les acupuncteurs, il réunit deux ouvrages le lingshu et le suwen. Tous les aspects de la médecine y sont abordés, avec leur traitement, et plus particulièrement le traitement par acupuncture. Il y est fait allusion à l'usage de poinçons de pierre qui auraient pu être utilisés avant l'apparition des aiguilles en métal. Tout au long de ces textes s'analysent les imbrications de l'homme, microcosme, avec son environnement macrocosmique conformément à la conception taoïste. L'ouvrage étudie les dérèglements selon les saisons, les variations du teint, les subtilités des pouls, l'état des cinq organes, des cinq saveurs, des six énergies… Il précise le maniement de l'aiguille, et la pratique des moxas (technique de stimulation des points d'acupuncture par la chaleur), afin de rétablir l'harmonie du haut avec le bas, de l'intérieur avec l'extérieur.

Au fil des siècles bien d'autres ouvrages ont été écrits par les médecins chinois, mais tous s'inspirent de ce premier texte.

En 1822, l’acupuncture sera interdite pas l’Empereur de Chine pour obstacle au progrès médical. Mao Zedong tentera également de mettre fin à cette pratique (ses fondements étant incompatibles avec l’idéologie marxiste) avant de la réhabiliter. Cette discipline est donc née en Chine il y a des millénaires, puis elle s’est répandue dans les pays comme la Corée et le Japon.

 

B) Sa diffusion à l’étranger :

 

On entend parler pour la première fois de l’acupuncture en Europe au cours du XIVe siècle grâce aux voyages de Marco Polo, mais c’est au XVIIe siècle qu’elle  commence véritablement à se développer sur ce territoire. En effet, durant le XVIIe et le XVIIIe siècle, elle est pratiquée principalement dans les cours princières.

La pratique de l’acupuncture tombe peu à peu dans l’oubli jusque dans les années 1930. L’Ambassadeur de Chine, Georges Soulié de Morant, parti dans ce pays à l’âge de 19 ans, possède une connaissance approfondie de l’acupuncture.

 La France est le premier pays européen à s’être intéressé à cette discipline, grâce à cet ambassadeur du début du XXe siècle, qui a traduit en français plusieurs traités d'acupuncture, dont le Nei jing; considéré comme l'ouvrage médical le plus ancien du monde.

En 1950 s’est déroulé le Quatrième Congrès International d’Acupuncture à Paris où se réunirent différents médecins venus du monde entier qui définirent l’acupuncture en tant que thérapeutique nouvelle. Elle se popularisa à partir de 1972 grâce à un fait marquant lors de la visite du président Nixon en Chine : il assista à une anesthésie sous acupuncture qui frappa particulièrement les esprits. 

Aujourd’hui, l’acupuncture occupe une place importante en Chine, elle est même utilisée dans les hôpitaux. Cependant, ce pays se trouve face à un problème: le nombre d’acupuncteur diminue. En effet,  les acupuncteurs chinois n’arrivent plus à vivre de leur métier : une consultation leur rapporte 0,40 euro. Ils fuient donc en Occident où leurs revenus sont bien plus intéressants. En effet, une séance d’acupuncture aux Etats-Unis coûte entre 42 et 50 dollars. (soit environ 29€ et 35€)

 

C) Réglementation et statut :

 

L’acupuncture se caractérise par la simplicité des méthodes employées, des effets secondaires qui sont minimes, une absence de pollution sur l’environnement et une grande écoute du patient; c’est donc une médecine non conventionnelle.

Les pays occidentaux ont trois comportements différents par rapport à leur réglementation : ils peuvent être centraliseurs, libéraux ou en mutation.

  • Les pays centraliseurs, comme la France, les considèrent comme des sous-médecines, elles ne sont pas reconnues comme spécialité mais quelques exceptions comme l’acupuncture sont tolérées comme orientation médicale ;
  • Dans les pays libéraux, comme l’Irlande ou les Etats-Unis, la liberté de soigner est totale, la plupart des médecines non conventionnelles étant acceptée ;
  • Certains pays amorcent des changements, ce sont les pays en voie de mutation tels l’Espagne ou le Portugal.

Le statut des acupuncteurs est donc très différent selon les pays.

En effet, pour devenir acupuncteur en France, il existe deux diplômes interuniversitaires (DIU) destinés aux médecins et aux sages-femmes : l’un est un DIU d’acupuncture générale, l’autre d’acupuncture obstétricale ; tous deux étant d’une durée de trois ans.

En revanche, en Chine il n’est pas nécessaire d’appartenir au corps médical pour devenir acupuncteur puisqu’il existe un enseignement universitaire d’une durée minimale de cinq ans ouvert à tous.

Le Québec, où l’acupuncture est très populaire, observe lui aussi comportement autre : il propose un programme de formation délivrant le titre d’acupuncteur.

Le remboursement par la collectivité varie également selon les pays. En France par exemple, une séance d’acupuncture est remboursée comme une consultation chez un médecin généraliste. Au Québec, l'assurance maladie public ne couvre pas les traitements d'acupunctures. Toutefois, la majorité des assurances privées couvrent ces frais.

 

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